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Exposition David Lynch – Fire In City

Publié par - 9 novembre 2018

Catégorie(s): Expositions / Festivals

Amateurs de Lynch, si par hasard vous veniez à vous aventurer dans de lointaines contrées, la Suisse notamment, n’ayez pas peur. L’Helvète est étrange mais sait se montrer accueillant. Notamment dans la ville de Morges où se trouve le Musée Alexis Forel (fréquenté par les Deep Purple, Frankenstein ou Charles Chaplin) et situé à une centaine de mètre du lac légendaire. Mais cette fois-ci, l’artiste à l’honneur dans cette demeure du patrimoine morgien datant du XVIème siècle est David Lynch qui s’expose avec Fire in City.

Après le raz de marée que fut Twin Peaks : The Return, on aurait pu croire que David Lynch prendrait quelques mois de repos. Que nenni ! Depuis son atelier parisien, Lynch s’attaque désormais à la lithographie et c’est ce que nous permet d’explorer Fire in City.

À première vue, on retrouve très vite l’univers de Lynch : œuvres sombres, noir et blanc, figures parfois à la limite de l’abstraction. Nous sommes donc bien dans le Lynchland où s’exprime (du moins on le suppose) l’essentiel de la pensée de Lynch dans une atmosphère très « Unheimlich » chère à l’auteur. Mais on sait aussi que Lynch s’intéresse autant à la création artistique qu’à son mécanisme de création. Une fois les premières œuvres vues, nous ne sommes pas surpris d’être invités à nous installer dans une petite salle obscure dans laquelle on peut voir un petit film de l’auteur sur l’atelier d’impression « Idem ». Filmé dans un noir et blanc au contraste élevé, sans commentaires, le film s'attarde sur le regard curieux porté par l’artiste sur l’artisanat. Sous tous les angles, les mécanismes se voient et s’entendent pour coller au plus proche d'une vision lynchienne du monde.

Que ce soit le travelling arrière depuis une télévision dans Fire Walk with Me ou une salle obscure dans Inland Empire, Lynch aime prendre de la distance vis-à-vis de l’œuvre et porter un regard sur le contexte dans lequel elle émerge. À ce titre, même si cela relève probablement d’intentions extérieures à l’auteur, il est intéressant de considérer le lieu de l'exposition Fire in City ; un bâtiment à l’architecture riche de galeries, de poutres apparentes et de portes ornées de xylogravures. Deux types de gravures présentées, l’une en noir et blanc, l’autre en couleur, créent une certaine harmonique entre l’expérience esthétique et la nature du lieu.

Finalement, dans la dernière salle, Fire in City révèle quelques petites touches de couleurs. C’est alors que Fire in City nous absorbe et nous envoute par l’emploi de quelques musiques familières, celles d’Angelo Badalamenti. Ces musiques accompagnent un petit montage photo, fait par le musée, qui compile quelques moments de différents tournages. Petit moment de réconfort après une balade onirique dans le délire de l’artiste.

À noter pour les véritables « Lynchmaniacs » :

Une exposition parallèle de l’artiste Dreams-A tribute to Fellini se trouve à Sion (Maison du Diable) jusqu’au 16 décembre 2018.

Trois visites nocturnes y sont proposées (les 22, 23 et 24 novembre). Elles portent le nom évocateur de « Silencio Evenings ». Les visites de l’exposition s'effectueront dans le noir avec une lampe poche.

 Through the darkness of future past, the Magician longs to see. One chants out between two worlds, Fire Walk with Me!

Crédits Photographiques : Exposition Fire in the City, David Lynch, Morges 2018 © Exposition Fire in the City, David Lynch, Morges 2018

 

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