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Thronebreaker : The Witcher Tales

Publié par - 12 décembre 2018

Catégorie(s): Jeux vidéo

Dans le contexte florissant des jeux vidéo RPG, certains éditeurs savent particulièrement bien tirer leur épingle du jeu. Cela peut se traduire par un univers plus riche que les autres, par une manière de jouer innovante et atypique ou encore par le développement d'un excellent ensemble de détails qui rendent le jeu plus attractif, plus séduisant. The Witcher fait partie de ceux-là. Sorti en 2007, le jeu a réussi à conquérir les joueurs grâce à sa manière de traiter le monde ouvert (monde dans lequel le joueur est libre de faire ce qu’il veut) et grâce à un système de jeu précurseur pour l’époque. Ce dernier reposait sur l'usage quasi exclusif de la souris pour jouer. Suite à ce jeu, et fort d’un succès mérité, le studio CD Projekt Red en a alors profité pour créer non pas un, mais deux jeux sur le thème du "sorceleur" (traduction française de « Witcher »). C’est ainsi que sont sortis The Witcher : Assassins of Kings (2011), puis The Witcher 3 : Wild Hunt (2015). The Witcher 3 fut d'ailleurs élu jeu de l’année en 2015.

Tirées des nouvelles et romans d’Andrzej Sapkowski, les aventures des sorceleurs ont été des succès. Très connu en Pologne dans les années 90, l’auteur se spécialise dans la littérature fantastique et la pièce maîtresse de son œuvre restera The Witcher. Il gagnera le prix Janusz A. Zadjel (prix de littérature polonais) pour son roman Narrenturm. En octobre 2018, CD Projekt Red, fort du succès des précédents épisodes, a sorti un nouveau jeu issu de l’univers de The Witcher. Il s'agit cette fois de : Thronebreaker : The Witcher Tales.

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Le jeu s’articule autour de la campagne de guerre de la reine de Lyrie, Meve, souveraine au caractère bien trempé, qui cherche à protéger son royaume de l’invasion d’un pays voisin, le Nilfgaard. Nous jouons donc le rôle de cette fameuse reine. Nous voyageons ainsi de quêtes en quêtes au travers d’un royaume pour le moins conséquent. Pour le moment, rien de bien extravagant. Mais là où Thronebreaker : The Witcher Tales devient original et audacieux, c’est dans son gameplay (le gameplay définit les règles du jeu et l’ensemble des outils mis à la disposition du joueur). Lors de ses déplacements sur la carte, Meve va rencontrer des PNJ (personnages non-joueurs) qui vont lui proposer différentes alternatives de jeu au terme de dialogues. Par exemple, Meve aura le choix d’accepter ou non les requêtes de ses sujets. Mais elle pourra aussi rendre justice comme bon lui semble, de manière plus ou moins clémente, sur ses terres. Certains de ces dialogues mèneront à des batailles incarnées par une partie de cartes : le Gwent. Il s'agit de la reprise du mini-jeu emblématique du troisième volet de la saga The Witcher qui fut très apprécié des joueurs. C’est pourquoi le studio polonais a décidé de l’améliorer grâce à l’ajout de nombreuses cartes afin d’en faire un jeu à part entière.

Le Gwent contraint le joueur à user de stratégie et posséder quelque talent de gestionnaire puisqu'il faut parfois savoir perdre une bataille pour gagner la guerre. En rapport avec la gestion, un élément de gameplay particulier fait son apparition : le Camp. Il permet de personnaliser son paquet de cartes et sa manière de jouer. Il reviendra alors au joueur de fouiller chaque parcelle d’un monde riche en événements et en ressources afin d’enrichir ledit camp et de pouvoir progresser sereinement dans l’histoire et les combats. La partie d’exploration reste quelque peu fastidieuse mais l'effort est récompensé par la découverte d'un décor finement travaillé et d'une animation fluide. Point très positif d’ailleurs, le jeu permet à l'utilisateur de voir en détail les cartes et leurs illustrations tout en créditant l’illustrateur en dessous de celles-ci.

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Au niveau de l’immersion dans le jeu, Thronebreaker est plutôt satisfaisant. Le nombre de choix proposés au joueur lui octroie une grande souplesse d’exécution quant à sa manière de jouer et de parcourir le jeu. De plus, la musique correspond très bien à l’univers fantastique de The Witcher. S'appuyant sur la stratégie inhérente à un jeu de cartes, Thronebreaker reste accessible au plus grand nombre par l'intermédiaire de différents niveaux de difficulté qui couvrent un spectre qui s'étend du novice à l'expert. Un petit bémol cependant : certains choix sont anecdotiques et à l'utilité discutable. Dommage car cela peut nuire au rapport établi par le joueur avec le jeu. Bien que Thronebreaker ne soit pas le premier RPG à conjuguer un scénario complet au jeu de cartes, The Witcher est à considérer parmi les meilleurs de sa catégorie. Il permet aussi au joueur une expérience de jeu particulièrement calme et détendue puisque, entre les batailles et autres frivolités belliqueuses, des puzzles sont disponibles. Ces énigmes nécessitent généralement de jouer les bonnes cartes au bon moment pour atteindre l’objectif prévu. Le tout est bien entendu intégré au scénario. Notons également encore un point positif : la qualité du doublage proposé par le studio polonais, et ce, que ce soit en anglais ou en français (les deux langues disponibles).

Ainsi, l'accent est mis sur la dimension tactique et le jeu alterne harmonieusement entre progression scénaristique, stratégie pure et des moments ou le joueur se laisse plutôt porter par les aventures de Meve. Si Thronebreaker rappelle inévitablement Heroes of Might and Magic (édité par Ubisoft et New World Computing), il sait aussi s'en différencier grâce à l’histoire singulière de The Witcher et son jeu de carte original. CD Projekt Red a donc développé, une fois de plus, un jeu qui restera certainement une référence dans son genre pour le plaisir des joueurs du monde entier.

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Crédit image : ©CDProjektRed

 

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