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A Plague Tale : Innocence

Publié par - 16 octobre 2019

Catégorie(s): Jeux vidéo

Depuis la sortie de The Last of Us, développé par Naughty Dog en 2013, l’attrait du public pour les jeux construits autour d’une narration approfondie s’est accru. Ainsi les scénaristes et les développeurs ont été contraints de revoir leur approche du jeu vidéo. Des jeux comme The Walking Dead, développé par Telltale Games, ou encore God of War, développé par SIE Santa Monica Studio, ont pu voir le jour et ont été adoubés par la communauté des joueurs traditionnels. C’est dans cette logique que s’inscrit A Plague Tale : Innocence développé par Asobo Studio. Le jeu décrit la destinée tragique d’une jeune adolescente et de son frère. Tous deux ont pour objectif de trouver un nouveau foyer après l'exécution de leurs parents perpétrée par l’Inquisition. A Plague Tale : Innocence se déroule en France dans une ambiance et une époque très sombres où la peste sévit.

Fort de son gameplay (le gameplay définit les règles du jeu et l’ensemble des outils mis à la disposition du joueur), A Plague Tale : Innocence propose une approche nouvelle du jeu de rôle et d’aventure. En effet, le joueur incarne Amicia, fille d’un seigneur et d’une alchimiste considérée comme hérétique par l’Inquisition. Ainsi, le joueur n’incarne pas un personnage « surpuissant » disposant de nombreuses capacités surhumaines, mais une jeune fille courageuse, intelligente qui risque à tout moment d’être éliminée par les gardes de l’Inquisition. Le joueur doit aussi prendre soin du petit frère d’Amicia, Hugo, qui est bien plus jeune qu’elle, ce qui le rend incapable d’être autonome. Le gameplay répond aux schémas de la résolution d’énigmes (à effectuer dans la discrétion la plus totale pour ne pas être repéré) qui permettent de progresser dans les niveaux. Notons une particularité à ce sujet : en dehors des moments où il faut savoir se dissimuler, A Plague Tale : Innocence devient très contemplatif et laisse au joueur le plaisir malsain (?) d'observer le monde en piteux état que le jeu décrit. L’univers est contaminé par l’omniprésence de la souffrance et de la mort. Dans ces moments réflexifs, le joueur se trouve être le spectateur de la désolation due à la peste et à la folie de l’Inquisition et un réel sentiment d’impuissance l'envahit.

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Au-delà de la retranscription d’une situation cauchemardesque, A Plague Tale : Innocence aborde d’autres thèmes importants comme l’amour fraternel et le sacrifice de soi. Amicia est certes jeune, mais elle est tout de même prête à tout pour son petit frère, gravement malade, qu’elle tente de protéger et de sauver tant bien que mal de l’Inquisition, des rats, mais aussi de lui-même. À certains moments du jeu, le jeune garçon ne parvient plus à se contrôler et perd presque connaissance à cause de sa mystérieuse maladie. La tâche d'Amicia se complique alors sérieusement car la jeune fille se doit de calmer son frère ou de le porter pour fuir si nécessaire. En conséquence des dangers ambiants, Amicia se transforme en une figure maternelle prête à se sacrifier pour son frère, et ce, même si cela implique de souffrir ou de handicaper la progression du personnage.

En termes d’immersion, A Plague Tale : Innocence sait habilement jongler entre des phases inquiétantes où la vie des personnages est en jeu et des phases de pauses pendant lesquelles le joueur peut souffler et s’autoriser quelque répit afin de digérer la gravité du scénario et la nature des événements qui s’enchaînent. Parfois, ces pauses sont interrompues par des rats agressifs et porteurs de la peste. Ces derniers font partie intégrante du jeu et sont les principaux antagonistes. Leur arrivée peut être prévisible, sans réelle surprise, mais, la plupart du temps, leur apparition est inattendue et contribue à rythmer le jeu tout en le rendant de plus en plus stressant.

Ainsi, A Plague Tale : Innocence innove par son gameplay, d’une part, mais aussi par son scénario imprévisible. L’aventure d’Amicia, aux ressorts inattendus, prend parfois une tournure tragique, à l’image d’une pièce de théâtre. Mais en même temps, la construction narrative sait ménager des temps apaisés où dominent des sentiments positifs qui permettent une meilleure identification du joueur aux personnages. On pourrait presque même, dans A Plague of Tale, déceler une variation sur le contenu émotionnel des relations familiales qui unissent Atreus et Kratos dans God of War.

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Crédit images : Copyright Focus Home Interactive et Asobo Studio

 

 

 

 

 

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