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La valise du confiné et son matériel de survie - épisode 5 : les émotions
Publié par Stéphane Charrière - 18 mai 2020
Catégorie(s): Bande dessinée, Cinéma, Expositions / Festivals, Jeux vidéo, Séries TV / V.O.D.
Puisque le confinement s'estompe quelque peu, nous avons décidé de publier notre dernière rubrique consacrée aux friandises que nous emporterions avec nous en cas (improbable) d'isolement contraint. Nous aurions pu envisager d'autres "valises" : les animaux, les documentaires, l'action, la nourriture, la guerre, puisque nous y sommes, la politique, puisque nous y sommes également, etc. La liste des possibilités thématiques n'est bien sûr pas exhaustive. Nous avons choisi, pour refermer cette parenthèse pas spécialement enchantée, après le rire, d'évoquer ce qui provoque une émotion qui nous conduit aux larmes. Ce qui relève d'une émotion impossible à contenir, au-delà du phénomène subjectif, couvre un spectre de sentiments qu'il serait vain de vouloir décrire ici. Certains ont souhaité s'exprimer sur l'origine des émotions vécues, sur un ressenti singulier. D'autres se sont arrêtés à des titres. Toujours est-il qu'il n'est pas très compliqué, dans tous les cas, de mieux cerner les individus qui se sont prêtés au jeu. En tout cas, merci aux membres de l'association qui ont permis au site de survivre de manière ludique pendant ce moment si particulier et d'avoir concéder quelques minutes par semaine à ce petit jeu. À très bientôt dans le monde d'après pour des aventures plus habituelles.
Amandine Brouillard
Films :
Le Petit Prince de Mark Osborne
La vie est belle de Roberto Benigni
Bohemian Rhapsody de Bryan Singer
Le Tombeau des lucioles de Isao Takahata
Le Conte de la princesse Kaguya de Isao Takahata
Ma Vie De Courgette de Claude Barras
Le Roi Lion de Rob Minkoff, Roger Allers
Coco de Lee Unkrich, Adrian Molina
Là-Haut de Pete Docter
Musique :
Ludovico Einaudi
Esteban Soria
-The Last of Us : Naughty Dog (Jeu vidéo)
-Vagabond : Takehiko Inoue (Manga)
-Berserk : Kentaro Miura (Manga)
-Vinland Saga : Makoto Yukimura (Manga)
-Saga : Brian K Vaughan & Fiona Staples (Comics)
-Walking Dead : Robert Kirkman, Tony Moore & Charlie Adlard (Comics)
-Breaking Bad : Vince Gilligan (Série TV)
-Lou et l'île au sirène : Masaaki Yuasa (Animation)
-Silent Voice : Naoko Yamada (Animation)
-Lalaland : Damien Chazelle (Cinéma)
Eric Scheiber
1- The longest Journey (par Ragnar Tornquist)
La saga vidéoludique de Tornquist n'est pas qu'une odyssée mythologique. L'accomplissement du destin ne se fait qu'au prix d'une vie jalonnée de tragédies. Pour sauver les deux mondes en danger, les protagonistes doivent surmonter la souffrance du combat contre leurs propres démons et des sacrifices qui leur sont demandés, plus difficile encore lorsque le joueur s'est lui-même attaché aux personnes impliquées.
2- Shangri-la (par Mathieu Bablet)
Une bande-dessinée où la science-fiction s'écrit à travers un prisme bouddhiste. L'horreur humaine est poussée au maximum, justifiée par chacun de ses personnages par la cause qu'il défend, qu'il s'agisse du consumérisme totalitaire, du transhumanisme ou de la lutte des classes. Tout cela pour mettre en évidence leur insignifiance face à l'infinité de l'univers et du temps.
3- Des souris et des hommes (écrit par John Steinbeck)
L'auteur des Raisins de la colère nous raconte ici l'amitié qui unit deux personnes que tout oppose au milieu de la campagne californienne en 1930. Un récit social qui parle de l'importance des relations humaines sur les terres de l'American Dream, pas forcément à la portée de tous.
4- Silent Hill 2 (scénarisé par Hiroyuki Ōwaku)
Plus qu'un jeu d'horreur où des créatures hideuses hantent des rues embrumées et des couloirs obscurs. Il s'agit aussi d'une plongée surréaliste dans l'esprit d'un époux endeuillé matérialisé par le labyrinthe bétonné et ténébreux d'une ville cauchemardesque. Un dédale où plusieurs destins tragiques se croisent pour faire face au déni de ce qui se cache dans l'ombre de leur propre psyché.
5- Ori & the Blind Forest (imaginé par Thomas Mahler)
Autant un jeu de plate-forme efficace qu'un récit initiatique aux allures de film d'animation. Entre Disney et Miyazaki, le héros doit surmonter de terribles épreuves dans un monde féérique sur lequel plane un voile tragique, puisque s'y confrontent l'ombre du deuil et la lumière de l'amour maternel.
6- Planescape : Torment (imaginé par Chris Avellone)
Les jeux de rôles ne sont pas que des batailles entre chevaliers et des dragons au pays des elfes et des nains. Dans l'univers torturé de Planescape, le joueur doit enquêter pour découvrir l'identité de son avatar amnésique. Il lui faut parler avec nombre de personnages torturés par leur passé qui le pousseront à s'interroger sur la responsabilité de ses actes à travers la question de l'immortalité et de la mémoire comme fondement de l'individualité.
7- L'histoire sans fin (réalisé par Wolfgang Petersen)
Basée sur le roman du même nom, cette œuvre de fantasy qui se veut tout public refuse de prendre ses spectateurs pour des êtres fragiles. Le merveilleux et l'épique y cohabitent avec l'effrayant et le tragique. La beauté de sa Tour d'Ivoire est magnifiée par l'horreur de la mort rappelée à de nombreux moments.
8- Metal Gear Solid (imaginé par Hideo Kojima)
À travers une dizaine de jeu, Hideo Kojima se sert de sa passion du cinéma pour raconter un récit au carrefour de l'espionnage et de la science-fiction parcouru par des héros. De nombreux thèmes y sont abordés, tels que la bombe atomique, l'économie de guerre, l'équilibre de la terreur, les nanotechnologies, les services secrets et autres opérations sous fausses bannières, afin de faire, en toile de fond, un certain portrait du monde moderne et de ses dérives.
9- Metropolis (scénarisé par Katsuhiro Ōtomo)
Scénarisé par l'auteur du célèbre manga cyberpunk Akira, ce film fusionne les thématiques sociales du film de Lang et la question du progrès scientifique du manga du même nom d'Osamu Tezuka. À travers la vision shintoïste du vivant, la relation de l'homme avec ses propres créations y prend une tournure dramatique qui pose la question, comme le voulait Tezuka, de la capacité de l'homme à causer sa propre destruction.
10- King's Quest (scénarisé par Matt Korba et Lindsey Rostal)
La licence des King's Quest a donné naissance au genre du Point & Click dans les années 80. Sa suite sortie en 2015 apporte une conclusion émouvante. Avec une histoire racontée par le héros âgé de la série à sa petite fille, l'aventure épique devient un passage de flambeau à une nouvelle génération. Une métaphore touchante sur la fin du Point & Click et son héritage aux jeux d'aventures modernes.
Eugénie Charrière
Valise 5 : œuvres qui provoquent des émotions qui tirent des larmes
Dur de se limiter à seulement 10 œuvres. Dans ce domaine, tout comme celui de la peur, il me semble que le cinéma tient la corde. Aussi, je n'ai sélectionné que des films.
"Le tombeau des lucioles" d'Isao Takahata, film des studios Ghibli sur 2 orphelins qui tentent de survivre dans le Japon en guerre. Revu cet été et le film m'a de nouveau bouleversée.
"Sur la route de Madison" de Clint Eastwood, film qui me fait à chaque fois pleurer.
"Into the wild" de Sean Penn, où l'on se laisse entraîner dans la quête de fusion absolue avec la nature.
"Amour" de Michael Haneke, pour la plus grande preuve d'amour que l'on puisse donner.
"La guerre est déclarée" de Valérie Donzelli, qui nous fait vivre la plus grande crainte de tout parent : avoir son bébé atteint d'une maladie très grave.
"De rouille et d'os" de Jacques Audiard sur comment se reconstruire après avoir perdu l'usage de ses jambes dans un très grave accident.
"120 battements par minute" de Robin Campillo qui retrace la lutte des militants d'Act Up contre l'indifférence de la société et leur combat pour la vie.
"Mommy" de Xavier Dolan, sur les déchirements entre une mère et son fils.
"Les lumières de la ville" de Charlie Chaplin, qui réunit poésie, humour et tristesse.
"Big fish" de Tim Burton, pour le monde loufoque imaginé par un père pour son fils, qui finit par le comprendre. Drôle et triste à la fois.
Gilbert Babolat
De grandes émotions jusqu’à en tirer des larmes.
Commençons par des œuvres contemporaines, il s’agit de quatre installations.
D’abord un son et ensuite une image en tête, mais quel son !
Celui des roucoulements de pigeons, ils sont 150 à picorer des mannequins d’enfants remplis de graines et eux sont 45 dans une cour d’école. Le tout est grillagé et nous derrière à revenir plusieurs fois, à rester impuissants à regarder l’évolution dans le bâtiment de la Sucrière à Lyon. Entendre ces roucoulements et tous ces mannequins à terre désormais pantelants. Une œuvre de Kader Attia, Flying Rats.
Une gymnopédie de Erik Satie (la numéro 1), entêtante comme toutes ses musiques au piano et une scène en plein milieu d’une salle sous les projecteurs et les fumigènes mais sans le chanteur, rien. Juste cette mélodie clopin-clopant et tout autour de ce dérisoire podium, un amoncellement de blocs de polystyrène comme de la banquise. Chaleur et froid, et cette sensation de contraction en soi, de repli, agenouillé qu’on est au bord : Pierre Huygue, L’exposition scintillante Acte II, Light Show.
Un dernier son craquant et fugace chez Sylvie Defraoui qui crée une vidéo. Une main gantée noire déploie un papier blanc froissé, apparaît alors une image, c’est une photo. La main recommence et parfois le document brûle, et tout d’un coup en nous la mémoire s’efface : Plis et replis.
Maintenant un grand silence dans une pièce très sombre et l’obsession des traces chez Christian Boltanski à travers 30 boîtes de biscuit en fer blanc rouillées surmontées de 30 photos. Des portraits d’enfants, éclairés par une lampe à pince, c’est Archives, et on ne se sait rien de ce qui leur est arrivé.
Une lenteur acharnée à avancer malgré tout. L’homme qui marche I de Alberto Giacometti, cet être si filiforme, un fétu de paille qu’un coup de vent pourrait balayer et pourtant, il avance. Et lui-même Alberto Giacometti photographié par Denise Colomb en 1954 dans son atelier et ces deux phases : “Je ne sais pas si je travaille pour faire quelque chose ou pour savoir pourquoi je ne peux pas faire ce que je voudrai.”
La claustration et un effroi chez Edvard Munch, Puberté. Sans commentaire possible, le visage, la posture surtout, nous saisit.
Cela glisse comme l’eau sur un corps, c’est si léger et pourtant, cela ne marque pas moins avec le temps. Plus abstrait chez Olivier Debré et son Bleu pâle de Loire conservé au musée des Beaux-Arts de Lyon. Tableau qui renvoie aux apparences, aux affres comme celles de Francis Scott Fitzgerald, moins pour l’auteur de Gatsby le Magnifique que pour celui de Tendre est la nuit. En surface du tableau comme des fêlures dans ces coulures.
Faire le grand écart chronologique, oui. Comme une évidence.
Entre une trace de doigts dans l’argile, vieille de plus de 36 000 ans pour un homme qui s’apprêtait à venir dessiner dans une grotte, celle dite de Chauvet en Ardèche, espérant des chasses mirobolantes, prometteuses de grands festins et la contemplation à la Tate Modern de Londres d’une salle complète dédiée aux couleurs ocres et sombres des grands tableaux de Mark Rothko.
Jules Peyres
Films:
Carlito’s Way (Brian De Palma)
Phantom of the Paradise (Brian De Palma)
The Wire (David Simon)
Dead Poets Society (Peter Weir)
There Will Be Blood (Paul Thomas Anderson)
A Beautiful Mind (Ron Howard)
Casablanca (Michael Curtiz)
In the Mood for Love (Wong Kar-Wai)
Musiques:
Disorder (Joy Division)
If you leave me now (Chicago); pour des raisons très personnelles.
Lucas Brun
-Mass Effect 2, par Bioware
-Wakfu, par Ankama
-Sex Education, par Laura Nunn
-Je suis une légende, Francis Lawrence
Pierre Rochigneux
Les feux de la rampe (Limelight) de Charlie Chaplin. On propose Chaplin comme un faiseur de rire. Ici, le voici faisant ses adieux (Adieu à Charlot), Keaton en poussière de muet et des tentatives de passer un relais, sans savoir si c'est vain ou si c'est incroyablement nécessaire. Que reste-t-il de nos amours... Je me méfie de la nostalgie, ici, il est question de mémoire, fondamentale pour moi.
Les larmes comme le rire viennent d'un même objet, le Super 8 du mariage de mes parents est de ces objets. Larmes et rires dépendent du contexte de la lecture de cet objet, quand, avec qui, dans quel format ? Dans la chambre verte, Truffaut ne pleure pas les morts, il les garde, il les veille, ça ne pleure pas. La mort est ma principale cause de pleurs. Je ne rirai que de la mienne, si elle me vient de face. Ainsi, plein de films, d'objets, de photos, de lieux. Un bras cassé ne me ferait pas pleurer, même si c'est le mien. Il est bien question d'une autre douleur.
Lettre d'une inconnue (Max Ophüls) "When you read this I'll be dead". Je l'ai vu maintes fois, une fois en salle avec une amie. Ah, cacher des larmes qui ont coulé... Bambi, vu très tardivement, a fonctionné. La fin, qui pourtant lui permet de passer à l'âge adulte.
La mort d'Anna Karina. En écrivant ceci, ça remonte. Je l'avais rencontrée à Lyon, dans un bistrot avec des comédiens. Lui aurais-je dit "Ah, je vous ai beaucoup aimé dans..." ? Non, plutôt je me suis tu. Pas de regret. Les décès de Tarkovski et de Paradjanov m'ont fichu un coup, encore ici en écrivant ceci. Pourtant, leurs films continuent, comme Bambi.
Vian, L'écume des jours. Le premier "vrai" livre que je lis en dehors du cursus scolaire, Simon m'y oblige, (j'écrivais quelques poèmes) puis il me tendra Desnos dont je garde toujours un extrait sur moi, je continue, Bambi aussi, je crois. Ah, pas Simon. Pas Nadine, au début du confinement, je relis ses lettres, je sais que mon écriture contient tout ceci, comme une chambre verte.
Il m'arrive de pleurer en écrivant. Ne me plaignez pas, j'écris par plaisir, cependant des formules inattendues, des tournants de personnages et de lieux ou d'animaux me font monter les larmes et puis elles descendent et je m'en amuse, j'écris seul. M'arrive aussi de vraiment rire, dans le même texte. Je sais que c'est indécelable par un éventuel lecteur, les textes que je pose dans Splitscreen contiennent ceci. Je ne travaille pas de l'émotion, je fais des histoires, je raconte des mémoires.
Un dernier tire-larmes ? J'hésite entre Les passantes de Brassens et Maumariée d'Anne Sylvestre interprétée par Reggiani, là aussi, question de circonstances. Et seul, confinement oblige, le vin me fait rire ou pleurer, mais je crois l'avoir évoqué... je retire encore le vin.
Sacha Debard
1- Il était temps, Richard Curtis : Dans une grande simplicité, Curtis parvient à porter un regard très authentique sur la relation père/fils.
2- Une vie cachée, Terrence Malick : Évidemment, le cheminement de Jägerstätter à lui seul peut tirer les larmes, comme pour tous les objecteurs de consciences persécutés. Pourtant, de cette descente aux enfers, c’est l’amour entre Franz et Fani qui dépasse tous les rationalismes ; c’est l’espérance qui triomphe de l’horreur.
3- Vice Versa, Pete Docter : Bing Bong…
4- La Passion du Christ, Mel Gibson : Une scène en particulier, la station où Marie rencontre son fils flagellé et chargé de sa croix. L’amour d’une mère peut déplacer des montagnes.
5- La Ligne Verte, Frank Darabont : « Patron, j’ai peur du noir »
Livres
6- La Nuit des temps, René Barjavel : Bien que lu il y a longtemps, le dénouement me touche encore aujourd’hui.
7- Nous sommes nés et ne mourrons jamais plus, Cristiana Paccini et Simone Troisi : Histoire vraie de Chiara Corbella, qui sut démontrer une force intérieure face à la maladie.
8- Atonement, Ian McEwan : Marqué par son style postmoderne, ce roman prend néanmoins un ton tragique à la relecture. Curieuse expérience !
Séries
9- Scrubs, Bill Lawrence : Plusieurs épisodes peuvent tirer des larmes. Notamment le final de l’épisode 20 de la saison 5.
10- Babar, d’après les histoires de Jean et Laurent de Burnhoff : Épisode premier, cela vaut largement les yeux de Bambi question fontaine.
Stéphane Charrière
Ce n'est pas plus simple que le rire cette histoire. Généralement, au cinéma, le premier rapport entre le spectateur et le film est émotionnel. On s'implique ou pas dans une histoire que nous ramenons ou convertissons, consciemment ou pas, à la nôtre. Et puis dans certains cas, ce n'est pas l'émotion qui sert l’œuvre, c'est la forme. L'émotion vient alors après. C'est par l'observation d'une forme et de la maîtrise de celle-ci que le cinéma ouvre sur des espaces émotionnels. Alors ma liste oscille entre deux aspects : l'émotion qui vous surprend sans crier gare ou bien celle qui surgit lors d'un exercice réflexif qui conclue à la parfaite domestication d'un langage. Je me refuse à commenter chaque larme versée mais il y en eut.
Sur la route de Madison de Clint Eastwood
In the mood for love de Wong Kar-waï
Amour de Michael Haneke
L'intendant Sansho de Kenji Mizoguchi
Les lumières de la ville de Charles Chaplin
La chambre du fils de Nanni Moretti
Mirage de la vie de Douglas Sirk
Lettre d'une inconnue de Max Ophuls
L'aventure de Mme Muir de Joseph L. Mankiewicz
Pas pris de musique jusqu'ici alors un petit écart :
La Passion selon St Matthieu de JS Bach (version René Jacobs de 2013 svp)
Tom Laurans
- "Souvenirs de Gravity Falls" de Alex Hirsch [SÉRIE]
- "Coco" de Lee Unkrich et Adrian Molina [FILM]
- "Vice-Versa" de Pete Docter et Ronnie Del Carmen [FILM]
- "Logan" de James Mangold [FILM]
- "Là-Haut" de Pete Docter et Bob Peterson [FILM]
- "I Kill Giants" de Joe Kelly et Ken Niimura [COMICS]
- "The Walking Dead" de Telltale Games [JEU]
- "The Last Of Us" de Naughty Dog [JEU]
- "The Witcher 3: Wild Hunt" de CD Projekt Red [JEU]
- "Life Is Strange" de DontNod Studio [JEU]