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Lumière 2018 - Master Class Vincent Lindon

Publié par - 16 octobre 2018

Catégorie(s): Cinéma, Expositions / Festivals

Ce lundi 15 Octobre 2018, la ronde des masterclass fût ouverte à 11h par Vincent Lindon. Une heure a priori trop matinale car l'invité n'a pas eu le temps de finir convenablement le mâchon partagé avec Laurent Gerra et Thierry Frémaux. Sur scène, l'invité à insisté pour que le public, et les lecteurs, soient témoins de la mésaventure "caféinée" qui est arrivée à Thierry Frémaux (cf. photo ci dessous). Cette masterclass est la troisième partie d'un grand tout. Aimant beaucoup l'exercice et ayant beaucoup à dire, Vincent Lindon a promis de revenir à l'Institut Lumière en novembre pour prolonger la rencontre du jour.

 

Les thèmes abordés aujourd'hui tournaient autour de la vision de Vincent Lindon sur son métier d'acteur, sa façon de travailler, ses peurs. Il compare volontiers les acteurs à des athlètes puisque l'effort à consentir est conséquent et s'inscrit sur le long terme. "Ce métier est d'une violence incroyable, […] il ne faut pas tomber dans l'alcool, la drogue […] ne pas se perdre soi-même". Pour éviter cela, Lindon s'impose de rester ancré dans le réel, dans la vie. Il se contraint à ne pas s'enfermer dans une tour d'ivoire d'où l'on ne voit plus personne. Les intuitions de jeu viennent en côtoyant les autres citoyens, les boulangers, les plombiers…le monde.

 

Vincent Lindon a évoqué sa peur la plus primaire, une névrose élémentaire, celle de ne plus être en haut de l'affiche et de ne plus faire partie du paysage cinématographique. "Je fais de mieux en mieux un métier que j'aime de moins en moins. J'aime ce que je fais entre "moteur" et "coupez", le travail de l'équipe technique. [...] Je veux être numéro 1, je me bats depuis 30 ans pour que mon nom le reste". L'acteur n'hésite pas non plus à nous dire ce qu'est une journée typique de la vie de Vincent Lindon lorsqu'il ne tourne pas. On se rend compte alors qu'il maintient toujours un contact avec ses relations : "J'aime bien être seul, mais en lien avec beaucoup de monde".

 

Vincent Lindon pense que l'habit fait le moine, au cinéma en tout cas. Il ne cherche pas à creuser dans la psychologie d'un personnage pour y trouver une meilleure interprétation. "Un acteur du Cours Florent jouera mieux Napoléon en costume que Robert De Niro dans un blue jean". Il considère sa carrière comme une suite ininterrompue de risques (refus de travailler pour certains réalisateurs, sa manière de s'exercer et de pratiquer). Vincent Lindon confie à l'audience qu'il pense à ce qu'il doit faire ou dire, mais qu'il ne s'exerce jamais de peur de ne plus savoir le reproduire après ou alors avec moins de pertinence. Tout est pensé puis doit être lancé, telle une tentative de jeu lors du tournage.

 

Une question est venue du public sur l'envie de devenir réalisateur. Vaste sujet pour Vincent Lindon. "J'ai envie de faire un film, mais pas de me faire jouer dedans. J'ai peur d'être dans un cauchemar au montage lors du choix des prises". La durée de gestation d'un projet tel qu'un film est d'environ deux ans. Il ne se voit pas absent des écrans et sans pratiquer son métier d'acteur pendant ce temps : "Cette idée me rend fou". Le parallèle a été fait avec le théâtre, mais la réponse fût la même car il faudrait, à un moment ou un autre, laisser de côté le métier d'acteur, ce qu'il se refuse de faire.

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