Splitscreen-review Image de La passion Van Gogh de Dorota Kobiela et Hugh Welchman

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La Passion Van Gogh - TF1 Studio

Publié par - 30 avril 2018

Catégorie(s): Cinéma, Sorties DVD/BR/Livres

TF1 Studio édite en France La Passion Van Gogh, film d’animation particulier qui valut à ses auteurs, Dorota Kubiela (Little Postman) et Hugh Welchman (producteur du même Little postman mais également du célèbre Pierre et le loup de Suzie Templeton), d’être adulés avant même la sortie du film.

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La Passion Van Gogh fut présenté dans des festivals à travers le monde pour y récolter 4 prix dont deux décernés par le public. Si le parti pris esthétique est en soi une idée fort ambitieuse, il est à parier qu’il a, in fine, desservi le film. Souvenons-nous par exemple du film de Robert Montgomery, The lady in the lake, par ailleurs pas si éloigné de l’atmosphère de cette Passion Van Gogh. Les deux films se rejoignent dans l'idée de générer un suspense autour de la mort d'un homme et de suivre un "enquêteur" avec lequel nous devons percer le mystère d'un crime. Principe qui est une hypothèse dans La Passion Van Gogh. La technicité ô combien complexe mise en pratique dans le film de Montgomery en vient, au bout du compte, à nuire au propos. Il en est de même ici. Comparons : caméra subjective qui alourdit la mise en scène et impose des contraintes qui freinent le développement d'une rythmique dans la dramaturgie (le film de Mongomery) ; création d’une fiction à suspense autour de la mort de Vincent Van Gogh qui se trame dans une méthodologie visuelle qui copie le style pictural et l’œuvre du célèbre peintre dans La Passion Van Gogh.

Splitscreen-review Image de La passion Van Gogh de Dorota Kobiela et Hugh Welchman

Le problème de l’entreprise, c’est qu’elle peine à sortir des limites de la prouesse technique qui résume à elle seule, selon ce qu'en font les auteurs, la mise en scène (par ailleurs, très bien mise en avant dans le making-of du film). Or un film ne peut se limiter aux seules vertus de l'outil choisi pour sa création. Dans La Passion Van Gogh, des comédiens sont filmés sur fond vert et sont ensuite incorporés dans des espaces picturaux inspirés et calqués sur les toiles de Van Gogh. La curiosité l’emporte. Nous partageons, d'une certaine manière, tout au long de l’intrigue, l’envie du personnage principal d’en savoir plus. Mais pas sur le cas Van Gogh. Là se situe sans doute le problème principal du film. Le spectateur est à l'évidence plus impatient de découvrir comment les auteurs vont réussir à intégrer au mouvement du film le style des toiles, parmi les plus célèbres du peintre, que de savoir si Van Gogh s'est suicidé ou non. En dépit de ce déficit d'identification, de manière surprenante, Kubiela et Welchman réussissent à nous faire voyager dans la peinture à défaut du cinéma. Le plus grand plaisir du spectateur est de calquer sa connaissance des travaux de l’artiste sur le film pour, finalement, traverser le monde de Van Gogh (entendre son art mais aussi sa vision du monde).

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Relevons une autre qualité de La Passion Van Gogh à ne pas dédaigner : cette aptitude à juxtaposer la peinture de Van Gogh à celle de ses pairs vaguement cités par des compositions du cadre ou par la convocation d’atmosphères reconnaissables (Renoir, Monet, Cézanne, Degas, etc.). Le contraste qui résulte de ce parallèle esthétique et qui nourrit, de l’intérieur, le film a le mérite de pointer la rupture artistique, intellectuelle et morale représentée par la peinture de Van Gogh. Il y a un avant, il y a un après. Rien de neuf mais il s'agit là, sans doute, de l'axe intentionnel principal des créateurs. En cela, La Passion Van Gogh établit une convergence entre intention et réalisation, ce qui déjà est, en soi, un gage de cohérence.

Dans la version que nous avons pu observer, on note que le film est accompagné d’un documentaire sur sa réalisation qui passe de l’étrange compilation initiale (courtes vidéos destinées à alimenter les donateurs du crowd funding lancé pour la production) au tournage à proprement parlé (passionnant) en passant par des entretiens avec les comédiens du film (plus anecdotiques).

Autre complément notable, un court entretien avec Pierre Niney qui, pour la version française, prête sa voix au personnage d’Armand Roulin. Le comédien nous dit ses motivations, son intérêt pour le projet et son rapport particulier à la peinture de Van Gogh.

Crédit photographique : © ToMaszFILM / Copyright 2017 Loving Vincent Sp.z.o.o. & Loving Vincent Ltd.

Suppléments :
Blu-ray et le DVD du film.
Making Off d'une durée de 1h30 minutes
Entretien avec Pierre Niney : 8 minutes

Exclusif à l'édition combo Blu-ray/DVD :
CD de la bande-originale du film signée Clint Mansell
Livret de 32 pages « Autour du film »
Le poster du film

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