Splitscreen-review Image de Le prisonnier de Zenda de Richard Thorpe

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Journal de la Petite Lumière 2018 - Deuxième journée

Publié par - 15 octobre 2018

Catégorie(s): Cinéma, Expositions / Festivals

Aujourd’hui, mon voyage m’amène à l’âge d’or d’Hollywood. L’une des personnalités à laquelle est rendu hommage cette année est une autre de ces figures du passé méconnue des jeunes générations : Richard Thorpe. Il était temps de combler cette lacune et de jeter un œil à la filmographie très chargée de ce grand touche-à-tout. Cette dernière compte aussi bien des films de chevalerie (Ivanhoé, Les chevaliers de la table ronde), des films d’espionnage (Un espion a disparu) que des films d'aventures (Tarzan, Le prisonnier de Zenda) et des comédies musicales (Sur une île avec vous).

La curiosité est à son comble. De ce que j’apprends de Thorpe, ses films semblent principalement des divertissements. Certains n’étaient d’ailleurs pas très appréciés des critiques en leur temps. C’est par exemple le cas du film qui m’introduit à son univers : Le prisonnier de Zenda. Mais voilà que dans la salle se trouve Bertrand Tavernier. Le réalisateur français fait un discours enthousiaste sur le film et sur Thorpe. La curiosité grandit encore. Quel genre de divertissement grand public peut parvenir à survivre dans les mémoires pendant près de cinquante ans ?

Le prisonnier de Zenda raconte l’histoire de Rodolphe Rassendyll (Stewart Granger), un touriste anglais visitant un pays fictif d’Europe centrale nommé Ruritanie. Le destin le met sur la voie d’un lointain cousin dont il est le parfait sosie. Ce cousin est sur le point d’être couronné roi de Ruritanie mais un vin empoisonné par son beau-frère,  jaloux, Michael de Strelsau, le plonge dans un coma temporaire. Pour empêcher ce complot d’aboutir, les proches du prince implorent le lointain cousin anglais de se faire passer pour lui quelques temps aux yeux du peuple et de la charmante princesse Flavia incarnée par Deborah Kerr. S’ensuit alors une lutte secrète entre le couple Rodolphe/Flavia et les conspirateurs cherchant à s’accaparer le trône.

Le prisonnier de Zenda, adaptation d’un roman d'Anthony Hope portant le même titre, a tout de l’équivalent d’un blockbuster des années 50. Tous les ingrédients d’un film populaire de cette époque sont là et Thorpe témoigne d'un savoir-faire évident, ne serait-ce que dans la gestion du rythme filmique : acteurs glamours s’échangeant des répliques cocasses, intrigues sournoises menant à des fusillades, romances tragiques saupoudrées de quelques baisers volés. Et même le traditionnel duel au sabre entre le héros gentleman et son machiavélique opposant.

Ainsi, Le prisonnier de Zenda est un peu un exemple du style Grand Public produit par les studios de cette époque. Cette adaptation d’une œuvre populaire en son temps est également un remake car quatre autres versions l'ont précédée. Ce qui renforce la comparaison que l’on peut faire avec les films de divertissement actuels. On parle souvent d’une surabondance d’adaptations d’œuvres écrites ou de remakes. Mais il semble que la stratégie ne soit pas nouvelle. Loin s’en faut. Ce qui fait naître une question dans le fond de mon esprit : Si un film grand public des années 50 a réussi à rester graver dans les mémoires des cinéphiles, en sera-t-il de même pour un film d’aujourd’hui ? Quel film pourrait bien représenter le divertissement de notre temps aux cinéphiles de la prochaine génération ? Réponse en 2060 je suppose. Je reviendrai en fin de festival sur Thorpe lors d'un article sur l'ensemble de la rétrospective qui lui est consacrée.

Crédit photographique : © 1952 - Warner Bros. All rights reserved et certaines photos sont dans le domaine public.

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